LoisirsLe mystère Bansky : Un artiste engagé et anonyme

Le mystère Bansky : Un artiste engagé et anonyme

Personnage éminemment énigmatique, Banksy affole la scène graff depuis de nombreuses années. Idole des street artists, cauchemar des autorités, l’homme repousse sans cesse les limites de la légalité pour revendiquer sa liberté d’expression et communiquer sa vision du monde. Satirique, engagé, il s’est donné pour mission de mettre, à travers ses œuvres, la société face à ses contradictions et ses injustices. Qui est vraiment cet « art terrorist », dont personne ne connait, avec certitude, l’identité ?


Banksy, un justicier des temps modernes

Depuis ses débuts en 1993, et ses premiers graffitis sur les murs de Bristol, en Angleterre, Banksy est passé maître dans l’art de la dénonciation, de la satire, et de la provocation.

Loin de se limiter à la bombe aérosol classique, il utilise souvent la peinture, mais aussi des techniques de pochoirs, certains dessinés et découpés à la main, d’autres conçus par ordinateur puis imprimés et découpés. Au cours de l’une de ses très rares interviews, il déclare d’ailleurs : « J’utilise ce qui est nécessaire […] C’est l’efficacité qui est en réalité la clé ! »

À travers ses graffitis, il revendique farouchement son droit à la liberté d’expression et envoie un message direct aux dirigeants de ce monde. Fervent défenseur de la liberté, de la justice sociale, de l’anticapitalisme, il dénonce les travers de la société dans des dessins et slogans toujours percutants, souvent irrévérencieux, et parfois aussi, porteurs d’espoir. Engagé également sur le plan humanitaire et social, il collabore régulièrement avec des ONG, ou aide, à sa façon, ceux qui savent lui rendre hommage.

Car Banksy crie aussi l’injustice à travers l’humour et la dérision, et n’hésite pas à nous donner un message d’espoir, à travers ses thèmes de prédilection, les fleurs, les rats, les enfants. On se souvient par exemple des peintures réalisées en 2005, sur le Mur de Gaza, représentants des enfants jouant, et rêvant à la liberté. Un peu plus léger, il s’est aussi démarqué en 2007 pour son détournement du film Pulp Fiction, de Tarantino.

bansky-oeuvres-artiste

Son objectif, c’est de faire réagir la conscience collective, de choquer, transgresser, faire réagir, en bref: ne pas laisser indifférent. Et qu’est-ce donc que cela, si non le propre de l’art ?

Banksy, et ses coups d’éclat

Si ses débuts sont plutôt marqués par sa notoriété dans la scène graff, il se distingue en 2003 en exposant dans une galerie d’art de Londres quelques œuvres peintes sur canevas ; l’une d’elles n’est autre que son détournement de la toile Nymphéas de Claude Monet, dont le magnifique paysage de verdure se retrouvait jonché de détritus.

Banksy, l’artiste révolté, brille par ses coups d’éclat polémiques, et son modus operandi: rester anonyme. Ses graffitis apparaissent donc secrètement, d’un jour à l’autre, sans que le moindre indice ne soit laissé. En 2005, il commence également à s’infiltrer par effraction dans les plus grands musées d’art du monde, afin d’y afficher ses propres toiles. Le Metropolitan Museum of Art de New York, ou Le Louvre, en ont déjà fait les frais. Il réussit ainsi à exposer sa version de La Joconde, décorée d’un smiley.

La force de Banksy, c’est aussi une imagination débordante, capable d’appuyer là où ça fait mal. On ne peut passer outre sa dénonciation percutante du capitalisme et néo-colonialisme américain, à travers le détournement de la célèbre photo de Nick Ut durant la guerre du Viêt-Nam, où la fillette brûlée au napalm se retrouve flanquée de Mickey Mouse et Ronald Mac Donald, ou sa propre version d’un logo bien connu.

bansky-artiste

Toujours provocateur, il distribue en 2004, à Notting Hill, de faux billets de 10 pounds «Banksy of England» à l’effigie de Lady Diana. Puis, en 2006, il détourne 500 copies du CD de Paris Hilton en y insérant de nouveaux morceaux, ainsi que des photos de la star, seins nus et tête de chien, enjambant un groupe de sans-abris. La même année, il installe également au Parc Disneyland de Los Angeles une poupée gonflable à l’effigie d’un prisonnier de Guantanamo.

Il va sans dire que ces actions ne lui valent pas que des amis, certains criant au vandalisme ; encore une fois, c’est la preuve que l’objectif de l’artiste est atteint: faire réagir.

L’énigme Banksy : un anonyme qui tient à le rester

Mais qui se cache derrière Banksy ? Robert Banks ? Robin Gunningham ? Les hypothèses vont bon train concernant l’homme, et pour cause: personne ne l’a jamais vu. Il est un mystère, et tient farouchement à conserver son anonymat. Il serait né à Yate, en Angleterre ; c’est vers 1993 que les premiers graffitis portant sa griffe apparaissent à Bristol. Dix ans plus tard, ses dessins incisifs, tranchants mais aussi porteurs d’espoir, recouvraient les murs du Royaume-Uni, de San Francisco, de Barcelone, ou encore de Paris. Sans que son identité ne soit jamais révélée.

Être partout et nulle part à la fois, intervenant là où l’on s’y attend le moins, c’est aussi ça, la clé de la légende Banksy. Car quoi de plus excitant que de ne pas savoir où aura lieu le coup d’éclat du maître.

Il refuse catégoriquement la célébrité et les interviews, choisit avec soin ses collaborations, et ne se présente même pas à ses propres expositions ou évènements. Fort de cette notoriété acquise sur la base de ce mystère, il recevra en 2007 le prix du meilleur artiste anglais encore en vie. Il brillera d’ailleurs à la cérémonie de remise des prix…par son absence.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Abonnez vous

OBTENIR UN ACCÈS COMPLET ET EXCLUSIF AU CONTENU PREMIUM

SOUTENIR L'édition À BUT NON LUCRATIF

ANALYSE EXPERTE DES TENDANCES ÉMERGENTES

WEBINAIRES VIDÉO THÉMATIQUES

Sur la même thématique

Derniers articles

Plus d'articles