LoisirsFranck Gehry, entre architecture et urbanisme

Franck Gehry, entre architecture et urbanisme

Mis à l’honneur il y a deux ans lors d’une rétrospective de ses travaux au Centre Pompidou, à Paris, ce n’est pas un hasard si Frank Gehry est un des rares artistes à entrer au musée de son vivant. Ses réalisations, aux courbes et mouvements reconnaissables entre mille, sont salués par les architectes, designers, et urbanistes du monde entier, ce qui lui a d’ailleurs valu le Prix Pritzker en 1989.  Tout au long de sa carrière, riche en réalisations monumentales, il s’interroge sur le rôle social de l’architecture contemporaine, et son intégration dans l’environnement. Retour sur la carrière d’un vrai artiste de l’architecture.   


Frank Gehry, architecte, artiste et urbaniste

Frank Gehry, de son vrai nom Frank Owen Goldberg, voit le jour en 1929 à Toronto, dans une famille juive polonaise. Élevé dans un milieu modeste, c’est d’abord dans la quincaillerie de son grand-père qu’il travaille, entre clous, mastics, et menus travaux de réparation. Pour ainsi dire, rien ne le prédestinait à connaître une carrière internationale de cette envergure.

Il étudie d’abord l’ingénierie à l’Université de Toronto, avant de poursuivre des études d’architecture à l’Université de Los Angeles. C’est là qu’il découvrira, fasciné, le milieu artistique californien des années 60, avec des artistes tels que Larry Bell, ou Richard Serra, entre autres. Une influence qui ne le quittera plus. S’inspirant des œuvres des plasticiens Rauschenberg et Johns, Gehry réinvente son architecture et y introduit l’usage des matériaux pauvres comme le carton, le grillage, ou la tôle industrielle. Sa maison de Santa Monica, la Gehry Residence, en est la parfaite incarnation; c’est d’ailleurs avec cette œuvre qu’il lancera sa carrière internationale en 1977.

À la fois artiste, de par ses influences, mais aussi architecte et urbaniste, l’ensemble de la carrière de Frank Gehry tourne autour d’une interrogation sur le rôle de l’architecture dans la ville et dans la vie de ses citoyens. Une question qu’il formule lui-même en 2005, dans un reportage biographique de Sydney Pollack resté célèbre : « Comment humaniser l’architecture ? ».

Frank Gehry : ses réalisations phares

Plus proches des artistes que des autres architectes, la carrière internationale de Frank Gehry est marquée par de nombreuses œuvres d’art magistrales, dans son style très particulier, tout de courbes et de rondeurs. L’artiste exècre la ligne droite et prône le mouvement, à travers la tôle, le verre, la transparence et la couleur.

Ses influences le mènent tout droit vers des projets à vocation artistique ; il signe ainsi avec le Vitra Design Museum de Weil Am Rhein (Allemagne) en 1989, et le Weisman Art Museum de Minneapolis (Minnesota) en 1993, ses premières œuvres majeures. En 1997, il réussit, avec le Musée Guggenheim de Bilbao (Espagne) une de ses réalisations les plus abouties, véritable symbole de la capacité de l’architecture à relancer l’activité économique d’un territoire.

Frank Gehry, c’est aussi la très singulière Maison Dansante de Prague (1996), le Walt Disney Concert Hall de Los Angeles (2003), l’impressionnant Hôtel Marqués de Riscal, dans la Rioja espagnole (2004), ou encore la Tour Gehry, au 8, Spruce Street à New York, le plus haut gratte-ciel résidentiel des États-Unis. Son unique projet sur le continent latinoaméricain, il le développe au Panama, en hommage au pays d’origine de son épouse, avec son incroyable Musée de la Biodiversité (2014).

Aujourd’hui, à 87 ans, l’artiste américano-canadien est toujours actif. Non content d’enseigner l’architecture à l’Université Yale, il vient également de signer l’une de ses plus belles réalisations sur le sol français. La Fondation Louis Vuitton, véritable vaisseau de verre au cœur du Bois de Boulogne, est, de l’aveu de Frank Gehry lui-même, un de ses bâtiments les plus modernes, avec ses 3600 panneaux de verre moulés sur mesure par ordinateur.

Et ce n’est pas tout : on attend avec impatience l’ouverture à l’été 2018, de la Fondation Luma à Arles, un projet pharaonique visant à faire de la destination un pôle international de promotion de l’art contemporain.

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